Métabolites de pesticides dans l'eau

Métabolites de pesticides – Clarification à la suite de l’émission Investigation diffusée sur la RTBF le 28/05/2025
A la suite de l’émission Investigation diffusée par la RTBF le 28 mai dernier et de leur mise en ligne d’un outil comparatif sur la qualité de l’eau potable, vous trouverez, ci-après, les éléments objectifs permettant de replacer les informations dans leur contexte scientifique et réglementaire.
Tout comme le Ministre wallon de l’Environnement, Yves Coppieters (*), nous estimons que le moteur de recherche mis en ligne par la RTBF avec des références inexactes renvoyant à un contexte étranger peut instiller un doute injustifié. Nos données sont publiques, et c’est précisément cette transparence qui a permis à la RTBF de construire son outil. Il est donc essentiel qu’elles soient utilisées avec rigueur et responsabilité pour éviter toute confusion.
Concernant les métabolites non pertinents de pesticides, et en particulier la desphényl-chloridazone, plusieurs notions doivent être distinguées :
• Les normes réglementaires : ce sont les seuils légalement applicables dans un pays ou une région pour garantir la qualité de l’eau distribuée à la population. En Région wallonne, ces normes s’appuient sur le cadre européen, en particulier la directive (UE) 2020/2184 relative à l’eau destinée à la consommation humaine. Depuis 2023, cette directive a été transposée en droit wallon, avec un renforcement du contrôle de certains contaminants émergents, dont la desphényl-chloridazone, un métabolite de pesticide classé comme non pertinent.
• Les valeurs environnementales : fixées pour protéger les milieux aquatiques, ces valeurs ne traduisent pas une évaluation du risque pour la santé humaine. La valeur de 0,1 μg/L (100 nanogrammes par litre), mentionnée dans le moteur de recherche de la RTBF, relève de cette catégorie.
• Les valeurs sanitaires, ou valeurs sanitaires maximales (VSM) : ce sont des seuils d’exposition définis à partir de données toxicologiques ou épidémiologiques. Elles indiquent un niveau en dessous duquel aucun effet sur la santé humaine n’est attendu. À titre d’exemple, les autorités françaises ont fixé une valeur sanitaire de 11 μg/L (11.000 nanogrammes par litre) pour la desphényl-chloridazone.
En Région wallonne, ce métabolite fait l’objet d’une valeur réglementaire dite indicative de 4,5 μg/L (4.500 nanogrammes par litre) dans l’eau de distribution. Il ne s’agit pas d’une norme sanitaire, mais d’un seuil de gestion à l’attention du producteur d’eau. Cela ne signifie pas que l’eau est impropre à la consommation : seule une valeur sanitaire peut permettre de tirer une telle conclusion.
Aucun dépassement de la valeur sanitaire définie par les autorités françaises n’a jamais été constaté dans les eaux que nous distribuons à nos usagers.
En cas de dépassement ponctuel de la valeur indicative, le distributeur d’eau en informe les autorités wallonnes et ajuste son traitement afin de rétablir rapidement une situation conforme et maîtrisée.
Comme l’a souligné le Ministre : « La confiance du public dans la qualité de son eau ne peut être minée par des comparaisons internationales hasardeuses. […] Ce qui doit prévaloir, c’est la rigueur scientifique, pas la peur. »
Enfin, nous rappelons que l’ensemble des résultats des analyses réalisées sur nos réseaux sont disponibles sur notre site internet (Quelle est la composition de mon eau ? | CILE), tandis que l’ensemble des réglementations relatives à l’eau est consultable sur le site https://environnement.wallonie.be.
La qualité de l’eau comme la qualité du service public rendu par la CILE à la population sont au cœur de nos valeurs d’entreprise.