L'eau et les PFAS, que retenir ?

Que signifie le terme PFAS ?
PFAS est l’acronyme anglais de « substances per- et polyfluoroalkylées ». Il s’agit d’une large famille de molécules regroupant près de 5.000 composés chimiques. Leur point commun est de se présenter sous forme d’une chaîne d’atomes de carbone sur laquelle des atomes de fluor ont été ajoutés.
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Dans quels produits trouve-t-on des PFAS ?
Les PFAS ne sont pas des substances naturelles. Elles sont fabriquées par l’industrie chimique pour leurs propriétés particulières comme leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, etc. C’est la raison pour laquelle ces substances ont été largement utilisées dans des produits du quotidien, par exemple, les poêles, les vêtements imperméables, des papiers et emballages à usage alimentaire ou encore les mousses pour éteindre les incendies.
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Les PFAS sont-ils dangereux pour la santé ?
Vu la grande diversité des molécules composant la famille des PFAS, les informations disponibles sur la toxicité de ces substances sont limitées à un petit nombre de molécules les plus communément utilisées.
Des effets toxicologiques de certains PFAS sur le foie, le système immunitaire, les reins, le système reproducteur… ont été rapportés chez les animaux. Des effets similaires ont été observés chez l’humain.
Les connaissances scientifiques concernant les effets sur la santé continuent à s’enrichir progressivement.
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Pourquoi retrouve-t-on les PFAS dans l’environnement ?
En chimie, la liaison entre un atome de carbone et de fluor est extrêmement résistante, ce qui signifie une faible dégradation naturelle et donc une grande rémanence des PFAS dans l’environnement.
Cette persistance couplée à une large utilisation par l’industrie et les particuliers depuis les années 1950 fait que les PFAS s’accumulent partout dans l’environnement, notamment dans l’eau, au cours du temps.
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Quelles sont les normes en PFAS dans l’eau de distribution ?
Les normes en PFAS sont récentes : vu l’évolution des connaissances scientifiques, le 16 décembre 2020, une directive européenne 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, transposés dans le Code de l'eau, impose de respecter, à partir de 2026, une valeur maximale de 100 nanogrammes (c’est-à-dire 1/10.000.000ème de gramme) par litre pour la somme des concentrations mesurées de 20 PFAS spécifiquement identifiées dans la directive.
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Y a-t-il des PFAS dans l’eau du robinet ?
La SWDE a mené une étude en collaboration avec l’Institut Scientifique de Service Public (l’ISSeP) et avec le soutien du Service Public de Wallonie. Elle est disponible sur le site internet du service public wallon (Programmes de recherche IMHOTEP et BIODIEN - Directive-cadre sur l'Eau en Wallonie - SPWARNE © HB). Les conclusions de cette étude, incluant également des prélèvements effectués sur les ressources de la CILE, étaient rassurantes quant à la probabilité de retrouver ou non des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine.
Toutefois, un cas de contamination d’un captage par des PFAS a été identifié par la SWDE à Chièvres. Ce captage dessert 4.300 raccordements (sur un total de 1.145.026 compteurs desservis par la SWDE). Une teneur en PFAS dépassant la future norme de 100 ng/l dans les eaux brutes (le puits 1 de Chièvres) a été mise en évidence fin 2021. Une surveillance étroite a été mise en place et a fait apparaître que la teneur en PFAS dans ce puits reste stable au cours du temps. En conséquence, la SWDE a décidé d’investir dans deux unités de filtre à charbon actif afin de traiter les eaux provenant de ce puits. Ce traitement permet de répondre depuis avril 2023 aux futures exigences en matière de teneur maximale admissible en PFAS.En septembre 2023, la SWDE n’avait pas connaissance d’autre dépassement de la future norme relative au PFAS dans l’eau de ses autres captages. La veille se poursuit avec le soutien régional : la SWDE a démarré en septembre 2023 un monitoring des PFAS dans l’eau distribuée sur l’ensemble du territoire wallon y compris les réseaux gérés par la CILE. Des analyses sont en cours sur notre réseau.
Par ailleurs, en collaboration avec l’ISSeP, la CILE participe actuellement à une étude complémentaire visant au dosage des PFAS sur ses réseaux de distribution.
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Quelles solutions peuvent être déployées en cas de présence de PFAS dans un captage ?
Des traitements adaptés existent et sont efficaces pour limiter la présence des PFAS dans l’eau distribuée. Le principal est un traitement par charbon actif. Le charbon actif présente un fort pouvoir adsorbant, c’est-à-dire qu’il retient à sa surface certaines molécules qui entrent en contact avec lui.
L’efficacité du traitement par charbon actif est surveillée et évaluée au cours du temps. Le charbon actif subit un traitement de régénération lorsqu’il est saturé.
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Quel est le rôle du producteur et distributeur d’eau en Wallonie (dont la CILE) concernant les PFAS dans l’eau ?
Le rôle du producteur distributeur public d’eau par canalisations est défini par le législateur wallon au travers du Code de l'eau : distribuer une eau qui répond aux normes de potabilité.
La CILE, comme les autres distributeurs publics d’eau en Wallonie, soutient l’application du principe du pollueur-payeur et du principe de prévention à la source (zones de protection des captages) pour limiter la dégradation des ressources en eau et son impact sur la facture des usagers.
Par contre, la CILE n’est pas :
• Une autorité sanitaire : la CILE n’établit pas les règles relatives à la prévention sanitaire et au maintien de la santé publique ;
• Une autorité régulatrice : la CILE n’édicte pas les normes qu’elle doit respecter.
Le tableau ci-dessous compile l’ensemble des résultats des analyses réalisées par un laboratoire allemand accrédité pour le dosage des 20 molécules de PFAS listées dans les législations européennes et wallonnes et devant être d’application à partir du 12 janvier 2026. Les prélèvements ont été réalisés ces 15 et 16 novembre dernier. Tous les résultats sont conformes.
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